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mercredi

DE COLLIOURE À CERET

 De Collioure à Céret, 

Un projet de roman et d'exposition que je porte en moi depuis très longtemps et qui mûrit à chacun de mes séjours en pays catalan...


Huiles colza et lin, avant-projet




Sorède, micocouliers





Cap Béar





Les Hauts de Collioure





Pin penché à Paulilles






Céret






Collioure, le clocher









Sur les boulevard, Céret








Platanes, Ponteilla





Barques catalanes à Collioure











Essais pour illustrations en noir et blanc



Barque catalane, Banyuls







Sorède, sardane sur la place





La tour Madeloc vue de Collioure






Port Vendres, devant l'église Notre Dame de bonne nouvelle






Banyuls





Collioure, barques catalanes

























  

Premières inspirations: 
petites aquarelles de Collioure à Céret en passant par Banyuls







De Collioure à Céret en compagnie de Satie































mardi

EXPO EN LIGNE balades poétiques durant la pandémie

BALADE POETIQUE



Huile sur toile Solitude à Flottis 2021











Le parc de Flottis, Foulayronnes.

Durant une année, de septembre 2020 à septembre 2021, je me suis baladée dans notre petit parc communal avec un carnet à la main. Une année d'aquarelles, de croquis, de textes poétiques pour égrainer le temps durant la pandémie... D'autres productions ont été réalisées en atelier.

Le projet a donné lieu à l'exposition
SUR LES FLOTS TISSENT DES IMAGES ET DES MOTS
dans notre commune, au Galion, une salle proche du parc de Flottis.




( durée de la vidéo environ 10 minutes) 











 

Balades poétiques à Flottis durant la pandémie, extraits

 

Les flots

tissent les reflets des arbres

Dans des couleurs saturées de verdure.

Des ombres droites et légères s’invitent dans le sol,

s’élancent du côté de la barrière

et la franchissent

en se moquant.




L’espace est grand ouvert,

l’herbe le signale,

« ici on peut marcher ».

Le garde-champêtre ne dira rien.

Cependant, on préfère le sentier,

il mène immanquablement au pont vert.



On pense à Monet

mais il est absent.

Absence de glycine, absence de fleurs aussi.


"Flottis, c'est cette eau à la couleur indéfinissable."


Ici le vert domine

Il est le roi

Il mange le sol, décore les arbres, dévore les flots

et les canards en sont imprégnés.


 

 


 

 

 










Sur les flots

tissent les tourbillons de la pluie

qui s’invite aujourd’hui.

Elle s’empresse de changer la couleur de l’eau,

le vert s’estompe jusqu’à devenir un sale marron.




" Il pleut à Flottis, il faudrait que je peigne des ronds dans l'eau"


Au loin les ruches bien alignées,

le long d’un champ de tournesol,

observent

les pigeons d’Agen

venus y danser en tourbillons amusés.




Une maison, une forêt… de l'autre côté du parc.

 

 



Aujourd’hui, la colline de St Ferreol se donne des airs de Canada


Sur les flots

tissent mes humeurs, tisse mon âme.

J’attends et je tourne, je me détourne.

Le confinement s’éloigne,

je déambule

parapluie en l’air,

dans un espace miniature.

Je fais des huit, des boucles, je franchis le pont

observant au passage les ronds dans l’eau.

Les troncs se découvrent,

les roseaux s’encanaillent,

les deux couples

de canards sont en balade.


 

 Aujourd’hui Flottis était humide et noir.


Sur les flots

tisse le balancement des herbes

desséchées.

Quand elles perdent leur éclat

qu’elles deviennent plumeaux,

Les jardiniers les assassinent.

Elles ont presque disparu.

Les feuilles jaune lumière s’estompent aussi.

Seul, le saule résiste avec son voisin penché.



Un autre, de longs mois encore,

exhibera de rares feuilles devenues noires.

Tous les autres ont déjà tourné la page,

vides, débarrassés.

Ils jouent à "je suis droit, je suis penché."

Le chemin s’élargit

Et l’eau devient grise,

C’est l’hiver à Flottis.

 


Le chemin s’élargit et l’eau devient grise, c’est l’hiver à Flottis.











Sur les flots

tissent les premiers remous

de la naissance d’un torrent.

Sur le banc,

installée à l’écouter

Les Pyrénées me sont moins loin.

De l’écume à la roche

de l’herbe verte au murmure,

je les devine

à l’horizon.


 

 

 

 

 













Pyrénées mes amours,

vous qui m’aviez adoptée

et que j’ai abandonnées

sans espoir de retour.





Sur les flots,

tissent les gouttes de la pluie

qui dansent sans fin la valse des ronds dans l’eau.

L’averse a balayé les couleurs du paysage,

les verts sont devenus rouge sang

et le magicien du temps a repeint la colline en marron.

Le soleil hésite, il bascule de-ci de-là sans se poser.

Flottis sèche et se présente sans artifices.


 

 Au pied du pont, les jonquilles pointent le bout de leur jaune attendu.


Sur les flots tissent

 les signes du printemps .

La verdure illumine le sol 

les pelouses s’éclairent,

des milliers de pâquerettes surgissent

tandis que les arbres traînent encore leurs feuilles accrochées.

Marron, noir et la gamme des verts qui prend forme,

le contraste est agréable à l’œil.




Le printemps au sol, l’hiver dans le ciel.



Quelques pétales à même les arbres s’ouvrent

dans un blanc éclatant. 








D’autres au sol

lèvent le doigt

comme pour signifier

« je suis là, moi aussi, et moi et moi ».


Les voix des pâquerettes sont charmantes.

 

 

 La fameuse révolution du printemps



Sur les flots

se mirent les regards des promeneurs

qui redécouvrent le parc.

Ils s’y donnent rendez-vous autour d’une table,

s’allongent dans l’herbe pour écouter le torrent

ou du rap selon leur âge.

On se balade, alignés.

On tient son chien en laisse,

sa copine par la hanche

son fils par la main,

ou un bâton de marche.

Les canards s’aventurent hors de l’eau

en ignorant 

cette éclosion de promeneurs.

Les pelouses ne sont pas tondues,

il flotte un air de liberté retrouvée.


 

 


Pour son plus grand bonheur, Dame Nature a été élue gardienne d’un espace protégé.

 


On se parle au-dessus du masque

«  - Qu’il est beau ce parc ! »

« - Vous peignez ici ? »





Flottis est devenu ma cour de récré,

mon grand zap,

même si je rêve de peindre une glycine et des pivoines

et qu’il ne me propose qu’une gigantesque gamme de verts.


Sur les flots

tissent les pollens chassés par le vent,

agglutinés sur l’étang.

Les canards ont disparu,

Aux dernières nouvelles

Ils auraient déménagé à Talives.

Je préfère penser qu’ils se sont installés en face

sur l’île

et qu’ils réapparaîtront

 une fois la famille agrandie.

A droite du pont, un pigeon ramier

s’est déclaré gardien des arbres.

Le merle se moque de ma présence

Il sautille à mes pieds.

Respiration.

Les orchidées se déploient,

libres de vivre ici,

les marguerites les rejoignent

se mirent dans l’eau .




Sur les flots

Tisse le va-et-vient d’une poule d’eau solitaire.




Elle s’empresse de se cacher à mon arrivée 

et se dirige en silence vers la petite île déserte 

ou dans les roseaux, 

seule. 

  

 

 Je reviens sur des endroits traversés, chaque arbre m’est devenu familier.

 

Les bruits de tondeuses se mêlent

aux vrombissements des voitures

qui descendent sur Agen

Elles accompagnent mes coups de pinceau.

Je reviendrai peut-être demain.

Peut-être...





  

Sur les flots,

tissent les souvenirs d’une année

qui aura bouleversé ma vie.

Penchée sur le parapet,

 je berce mes pensées dans les mouvements de l’eau.

J’ai oublié mes pinceaux,

je ne reviendrai plus peindre ici.





J’aurais emporte-piécé des morceaux de Flottis,

amassé des instants contemplés,

des souvenirs de pandémie….

Flottis, mes échappées.

 

 


 septembre 2020, carnet de route









    

Flottis, c'est cette eau à la couleur indéfinissable, même les canards en sont imprégnés